Cette réforme qui couve depuis plusieurs mois issus du « livre blanc » de la sécurité n’est plus une arlésienne.
Une victime de plus sur le tableau de chasse du gouvernement.
La PJ va mourir et c’est un drame pour la société.
Les effectifs jusqu’ici chargés de la lutte contre le crime organisée, les gros trafiquants, les meurtres et assassinats complexes vont maintenant être chargés d’enquêtes plus « visibles » politiquement : Point de deals, violences faites aux femmes, surveillance de manifestations et dilués au sein de la sécurité publique … Les effectifs de sécurités publiques qui sont chargés de ces enquêtes et missions sont exsangues, c’est une triste réalité.
Ils ont besoin de renfort c’est une certitude, mais certainement pas en les prenant dans une direction aussi importante que la DCPJ.
Il faut que ces missions soient remplies c’est une évidence. Par plus de policiers affectés à ces tâches mais pas par les enquêteurs de la PJ.
Qui aujourd’hui sera capable par ses compétences et sa technicité d’arrêter le meurtrier du policier d’Avignon en 5 jours et de mettre fin à sa cavale ?
Qui sera capable de démanteler un réseau complet de trafiquants, non pas juste en saisissant de la quantité de stups, mais en en identifiant tous les membres ?
D’’identifier, de surveiller et d’interpeller des équipes chevronnées de braqueur, de receleurs ? La liste est longue et ces braves gens ont les coudées franches dorénavant….
La qualité des enquêtes et des procédures diligentées par la PJ ne sont pas dû au hasard mais à la qualité, les compétences, l’abnégation, l’expérience et le savoir-faire de ses enquêteurs. Cette technicité va se perdre… Pour quelle raison ?
A des fins politiques.
Pour que les préfets, et sous leurs ordres les DDPN puissent avoir la main sur l’emblème de la filière investigation et ses (pauvres) moyens. Pour utiliser ses effectifs à loisir, ici à faire du maintien de l’ordre si besoin ou compter les manifestants, là-bas de lutter contre les violences conjugales,
Pour être efficace ?
Non bien sûr !
Pour être visible et réagir en un tweet à la moindre actualité….
La criminalité organisée ? Ce n’est pas la priorité.
Entendons-nous bien, il est impératif de lutter contre les violences conjugales, les points de deal et tout ce qui empoisonne les habitants de ce pays. Il faut donner à la Police les moyens de lutter contre ces fléaux, mais pas en tuant la Police Judiciaire !
Pour vous donner un exemple, c’est comme si vous demandiez à une infirmière de Réanimation pédiatrique de quitter le bloc pour suturer une plaie bénigne… Ah oui me direz-vous… c’est malheureusement déjà ce qu’on leur demande, leurs compétences n’ont aucune importance, elles s’adapteront …..
Après avoir tué l’hôpital, les brigades du Tigre sont les nouvelles victimes d’un système où on n’agit pas pour être efficace, mais où l’on réagit le premier face à l’actualité.
La disparition de la PJ est aussi grave pour la société que la fermeture de lits d’hôpitaux.
On ne crée aucun poste en plus, on ferme des services et on réaffecte des effectifs, qui de facto ne rempliront plus les missions qui leur étaient confiées.
La PJ meurt, et aucun de nos édiles n’a bougé le petit doigt.
Au contraire la tâche de mettre à mort cette vielle dame a été confié au sieur Dupuch… Vu son amour de la PJ pas étonnant qu’il ait eu à cœur de la détruire….
Réunir l’ensemble de la filière investigation sous un seul commandement….
Que fait-on de l’indépendance et la qualité des enquêtes au profit d’une justice qui, en ces temps plus que difficiles, savait pouvoir compter sur la PJ et son travail acharné à résoudre une affaire….
Les JIRS vont voir leurs activités fondre comme neige au soleil…..
Un commandement unique, une gestion des moyens unique….
Les DDPN mettront la main sur des moyens, comme les véhicules par exemple… Qu’en sera t’il quand il faudra partir en filature et qu’un fonctionnaire zélé aura réaffecté nos véhicules sans connaître à quoi et comment ils sont utilisés ?
Nous allons être dilué dans un système qui ne sait pas comment nous travaillons, n’a aucune idée de la complexité de nos enquêtes, ni comment elles aboutissent….
La PJ meurt, ses membres sont en colère. Leur faible nombre les empêche de peser et les syndicats de CEA n’ont rien fait pour empêcher cette réforme.
Je n’ai jamais manqué à mon devoir de réserve. Mais j’en ai marre de me taire et de laisser la PJ mourir.
Je n’abandonnerais pas.
On ne peut pas, nous n’avons pas le droit de laisser tomber.
Merci de m’avoir lu.
Titi Kariolann
Le 1er septembre 2022, au cours d’une réunion avec les directeurs de la PJ, le ministre de l’intérieur a déclaré être « à l’écoute des inquiétudes » des enquêteurs et se dit prêt à évoquer des « amendements » au projet en cours
Lors d’une interview le 27 septembre 2022, le directeur de la DGPN a précisé que le texte était amendable”.
Pour la PJ nos responsables politiques doivent revoir leurs copies si c’est d’apporter un plus positif a la profession pour améliorer certaines lacunes peut être possible.
Mais de la la faire disparaitre est une grosse erreur.
La PJ a une très bonne réputation pour ses compétences reconnu de tous.
Si c’est pour changer une structure qui fonctionne très bien sur le terrain et sur l’ensemble des missions qui lui sont affectées .
Je pense avec un peu de sagesse et la consultation avec les concernes, une solution positive sera trouvé pour la continuation de cette belle institution qui fait ses preuves tous les jours.
Tous ensemble pour soutenir nos amis de la PJ.