Editorial du Président National de l'ANRP
La création d’une police municipale à Paris, autorisée le 19 novembre par l’Assemblée Nationale, a été l’occasion de relancer des débats passionnés sur l’armement létal des policiers municipaux, que pour l’instant la Maire de Paris refuse, alors que le Maire de Nice l’a mise en œuvre avec le succès que l’on a connu récemment. Des Maires ne souhaitent pas par conviction ou idéologie doter leurs policiers municipaux d’armes létales, mais certains d’entre eux sont sous la pression de leurs policiers municipaux et de leurs syndicats, d’aucuns se disant prêts à déposer plainte pour mise en danger de la vie d’autrui en cas d’atteinte à l’intégrité physique d’un policier municipal non armé. Ces policiers municipaux dotés simplement de tonfas, tasers ou aérosols, sont même qualifiés par les partisans d’une dotation d’armes à feu, de simples animateurs sociaux voire d’ordinaires « pervenches ».
C’est même jusqu’à la légitimité du port d’arme des policiers nationaux qui a été remise en cause.
Il y a un monde entre la position de l’adjointe sécurité à la mairie de Strasbourg* qui concerne le port d’arme par les policiers nationaux en dehors du service (« donc, si je résume, les policiers pourront tranquillement entrer dans un bar, une boite de nuit, un concert…consommer de l’alcool (avec le risque que cela comporte) tout en étant armés. Pourquoi un policier qui n’est plus en service porterait une arme ? Aucun intérêt, sinon de créer un risque pour le policier lui-même et pour les autres #nous ne sommes pas au Far West ») et le mot de Thibault de Montbrial* à l’ANRP à l’occasion de la promotion de son livre (voir page 12) (« Je salue les retraités de la police nationale pour leur engagement pour la Sécurité de notre pays. Dans ce livre, j’opère un constat sans concession sur la perte de l’autorité en France, et je propose de nombreuses solutions concrètes. L’une d’elles vous concerne directement : permettre aux anciens policiers et gendarmes aptes physiquement et qui le souhaitent, de continuer à porter leur arme après leur départ de l’institution. Nous disposerions ainsi d’une capacité significativement renforcée de primo-intervenants sur notre territoire. Mais il y a beaucoup d’autres idées pragmatiques. Face au délitement de notre société, il ne faut plus subir »).
Que pensez-vous de toutes ces positions extrêmes ? Votre avis de professionnels nous intéresse.
Joël BALAUD
Président National
*Merci pour la confiance que nous témoigne l’avocat Thibault de Montbrial, mais mépris pour l’adjointe strasbourgeoise Nadia Zourgui qui qualifie les flics d’ivrognes potentiels dangereux.